Nos appelants

Vaste sujet complexe, ces quelques lignes n'ont que le modeste but d'en évoquer les grands principes. Auxiliaires du huttier, leur utilité est évidente, plus encore, dans les régions à forte concurrence. Issus de sauvages, les appelants font l'objet de tous les soins , le tir accidentel de l'un d'entre eux est toujours considéré comme une catastrophe.

 

Croisements, sélections, permettent d'obtenir des oiseaux domestiqués, mais conservant le plus possible les qualités des sauvages. Les dénominations régionales ne manquent pas :

"mignon", "amassoire", "alongeoire", "mitraillette".

 

Le canard est un oiseau rustique qui se reproduit facilement. La sélection consiste donc à choisir des sujets calmes pour leur qualité de chant. Ce n'est pas la quantité qui prévaut à la chasse mais la qualité des appelants représentant ainsi une réelle valeur pour le huttier compétent.

 

Les canes ou "bourres", selon leur chant, sont :

"court-cri", "demi-cri" ou "long-cri".

 

- la "court-cri", au chant bref et grave, déclenche la pose.Elle joue le rôle du chien d'arrêt pour le chasseur averti par elle de la pose.Une seule suffit, à placer à proximité de

 la zone de pose souhaitée.

 

- la "demi-cri" ou "moyen-cri", au chant plus marqué et insistant, met les visiteurs en confiance : deux sont nécessaire en général.

 

- la "long-cri" a pour rôle d'accrocher les oiseaux circulant dans les parages : trois individus feront l'affaire. La chanteuse, reste intarissable. Elle vante les mérites de la mare tout au long de la nuit. Il y a lieu toutefois de la placer loin du plan d'eau, dans une cage par exemple,

 dans la direction présumée des arrivées.

 

- Les mâles ou "malards" ou "maillards", au chant grave et discret, sont à disposer sous le vent.En général, il est recommandé de posséder deux jeux d'appelant

pour parer à toute éventualité.

 

Impossible de ne pas évoquer le vocabulaire relatif aux appelants,

 si spécifique et imagé. Les canes "donnent" lorsqu'elles chantent, elles "attaquent" lorsque le chant insiste, elles "doublent" s'il persiste.

 Le gibier "tombe" sur le "clair", c'est une "pose".

 Le silence revient. Seul le maillard appelle doucement, il "caresse".

 

L'attrait des appelants attachés, sur leurs congénéres, évident pour tous, se renforce considérablement s'ils peuvent voler.Certaines régions, dans l'ouest entre autres, ont dévellopé une utilisation de l'appelant volant, appelé le malonage. Lâché au bon moment, il ne manque pas d'entrainer dans un vol de retour, les voyageurs mis en confiance par ce faux-frère. Technique délicate, qui demande une parfaite maîtrise de l'appelant, ne devant pas succomber aux charmes des migrateurs et acceptant d'être repris aprés avoir ésquivé le coup de feu. Cette pratique démontre encore combien notre chasse a su mobiliser les techniques, les intelligences,

 de générations de chasseurs.

 

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